Archives mensuelles : janvier 2019

Sacré Square , l’engouement pour le façadisme

Guerre aux chancres, le renouveau flamboyant des promoteurs au centre ville semble encouragé par les pouvoirs communaux.
Après la rue du Marché aux Peaux et la rue d’une Personne avec le complexe “Îlot Sacré“* , le complexe “Square sacré“ * mérite l’intérêt du passant pressé…

Un ensemble aux ambitions luxueuses…se dissimule derrière l’alibi de façades dues à des architectes autrefois renommés et actifs dans l’univers avant-gardiste de leur époque.

Faisant fi du parcellaire, qui d’une certaine façon participe de l’authenticité d’un territoire historique, ces nouvelles interventions effacent de manière irréversible la mémoire du tissus urbain originel. Ces agissements ont pour commun dénominateur les vocables dents creuses, assainissement, mais jamais réinvention urbaine, audace, architecture humaine. Standardiser l’habitat mieux encore que  Le Corbusier, mais sans la réflexion. Ce sont des machines à habiter pour riches citoyens, transposables dans tous les interstices disponibles ou rendus tels par la spéculation. Lamentable, la ville échappe peu à peu à ses citoyens, sans grande opposition par ailleurs. Aseptisés, ces îlots d’entre soi ne créent pas de vivre ensemble, mais plutôt des forteresses aux lourdes grilles…

Les bâtiments des Hamesse, Blomme, Bourgeois (à Namur) auraient peut-être dû disparaître complètement plutôt que leurs façades ne servent d’alibi à une ville “d’apparence“ dont le centre historique devient un nouvel exemple, ville de carton pâte livrée en pâture à des visiteurs peu exigeants.

façade Paul Hamesse © delirurbain 1/2019

façade Adrien Blomme © delirurbain 1/2019

façade Antoine Dujardin © delirurbain 1/2019

De nombreux projets déjà réalisés (Azur, Caisse d’Epargne,…) ou à venir témoignent de la croyance en un renouveau du Centre ville, mais souvent ils semblent bien fermés sur eux-même et sans véritable vision architecturale…

 

*op cit.   “Le projet Îlot Sacré marque une nouvelle phase de l’histoire de l’architecture contemporaine d’un site dans le cœur historique de la capitale belge, au sein du périmètre UNESCO.“op cit.

*op cit “Situé au cœur du centre historique de Bruxelles,« Square Sacré » propose un large choix de logements de haut standing au sein du périmètre de protection de l’UNESCO. Situé au cœur du centre historique de Bruxelles – SQUARE SACRÉ se partage en 4 entités distinctes sur la rue de l’Ecuyer et la rue des Dominicains. Les immeubles rue de l’Ecuyer ont été conçu par des architectes de renom du début du XXe siècles dont « PAUL HAMESSE » , « ADRIEN BLOMME » et « ANTOINE DUJARDIN», ceux de la rue des Dominicains sont des maisons typiques du XVIIe siècle.“

 

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Classé dans Urbanisme

2019

Place des Palais – bâtiment 1930  © delirurbain 2/01/2019

 

delirurbain vous présente ses meilleurs vœux !

et particulièrement ceux  pour une architecture contemporaine et audacieuse qui s’insèrerait dans les dents creuses de la ville s’il en est encore temps !

Entre pastiche et recyclage, Bruxelles évolue péniblement. Le piétonnier chemine et sera bientôt livré/confronté à ses utilisateurs, piétons, cyclistes, livreurs, chalands, skateurs et autres …

Plusieurs chantiers emblématiques d’un renouveau possible mais bien timide sont en phase de concrétisation: l’ancien siège de la Société Générale (rue Ravenstein), le nouvel hôtel de police (rue Montagne de l’oratoire) le centre administratif de la ville ( rue des Halles ) : trois projets conséquents mais aux ambitions peu convaincantes.

Approche également le premier coup de pioche de ce qui ressemble à une pitrerie: le Musée/Palais du Chat, place des Palais, cela va de soi . Comme dit précédemment l’auteur en est le prestigieux Pierre Hebbelinck et son bureau. Là n’est d’ailleurs pas l’interrogation, ne remettant en cause aucune de ses qualités.
Le sujet reste l’opportunisme d’un projet “privé“ en ce site classé et ce, quel qu’en soit l’auteur ou le sujet. La réflexion est aussi politique qu’urbanistique.Le bâtiment actuel, sobre tout en affirmant son époque, respecte les contraintes urbanistiques du site. Le musée du chat est tout son contraire.

On pourrait y voir un écho aux verrières dessinées par Victor Horta pour le Palais des Beaux-Arts, si ce n’était qu’il a dû les dissimuler derrière une balustrade néoclassique pour respecter les contraintes urbanistiques. Autres temps, autre réflexion, peut-être faut-il redéfinir ces limites. Là et ailleurs dans la ville, certaines de ces contraintes ont donné lieu à nombre de constructions bâtardes.

De la timidité de l’intervention  des années trente, l’on passe à l’affirmation d’un diamant à taille brute, qui devient point de mire: du haut de la place, reflétant le ciel et éclats lumineux, le soir se parant de mille feux intérieurs. Le site classé devient l’écrin de cette verroterie chatoyante.

Je vous livre donc  les quelques photos réalisées ce 2 janvier 2019 et les  perspectives y correspondant, dues à l’atelier Hebbelinck 

Musée du chat – vue de la place des Palais – Pierre Hebbelinck – 2/2/2019 capture d’écran

MdC 01

place des Palais – état actuel du bâtiment 1930 © delirurbain 2/2/2019

 

 

 

 

 

 

Survol rapide d’un projet surprenant de par son irruption dans un site classé dont les contraintes paraissaient intangibles et par la prétention de son sujet, un chat qui, à n’en pas douter, ronronne déjà . Le débat peut-il encore avoir lieu?

simulation à partir des éléments publiés - ©delirurbain

Place des Palais – Musée du chat – simulation de vue nocturne à partir des éléments disponibles © delirurbain 2/01/2019

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