Archives de Tag: Museum

2019

Place des Palais – bâtiment 1930  © delirurbain 2/01/2019

 

delirurbain vous présente ses meilleurs vœux !

et particulièrement ceux  pour une architecture contemporaine et audacieuse qui s’insèrerait dans les dents creuses de la ville s’il en est encore temps !

Entre pastiche et recyclage, Bruxelles évolue péniblement. Le piétonnier chemine et sera bientôt livré/confronté à ses utilisateurs, piétons, cyclistes, livreurs, chalands, skateurs et autres …

Plusieurs chantiers emblématiques d’un renouveau possible mais bien timide sont en phase de concrétisation: l’ancien siège de la Société Générale (rue Ravenstein), le nouvel hôtel de police (rue Montagne de l’oratoire) le centre administratif de la ville ( rue des Halles ) : trois projets conséquents mais aux ambitions peu convaincantes.

Approche également le premier coup de pioche de ce qui ressemble à une pitrerie: le Musée/Palais du Chat, place des Palais, cela va de soi . Comme dit précédemment l’auteur en est le prestigieux Pierre Hebbelinck et son bureau. Là n’est d’ailleurs pas l’interrogation, ne remettant en cause aucune de ses qualités.
Le sujet reste l’opportunisme d’un projet “privé“ en ce site classé et ce, quel qu’en soit l’auteur ou le sujet. La réflexion est aussi politique qu’urbanistique.Le bâtiment actuel, sobre tout en affirmant son époque, respecte les contraintes urbanistiques du site. Le musée du chat est tout son contraire.

On pourrait y voir un écho aux verrières dessinées par Victor Horta pour le Palais des Beaux-Arts, si ce n’était qu’il a dû les dissimuler derrière une balustrade néoclassique pour respecter les contraintes urbanistiques. Autres temps, autre réflexion, peut-être faut-il redéfinir ces limites. Là et ailleurs dans la ville, certaines de ces contraintes ont donné lieu à nombre de constructions bâtardes.

De la timidité de l’intervention  des années trente, l’on passe à l’affirmation d’un diamant à taille brute, qui devient point de mire: du haut de la place, reflétant le ciel et éclats lumineux, le soir se parant de mille feux intérieurs. Le site classé devient l’écrin de cette verroterie chatoyante.

Je vous livre donc  les quelques photos réalisées ce 2 janvier 2019 et les  perspectives y correspondant, dues à l’atelier Hebbelinck 

Musée du chat – vue de la place des Palais – Pierre Hebbelinck – 2/2/2019 capture d’écran

MdC 01

place des Palais – état actuel du bâtiment 1930 © delirurbain 2/2/2019

 

 

 

 

 

 

Survol rapide d’un projet surprenant de par son irruption dans un site classé dont les contraintes paraissaient intangibles et par la prétention de son sujet, un chat qui, à n’en pas douter, ronronne déjà . Le débat peut-il encore avoir lieu?

simulation à partir des éléments publiés - ©delirurbain

Place des Palais – Musée du chat – simulation de vue nocturne à partir des éléments disponibles © delirurbain 2/01/2019

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Classé dans Musées, Urbanisme

anniversaire et capitulation

Musée d’Art Moderne, cinq années déjà…

Nous commémorons cette année le cinquième anniversaire de la fermeture d’un Musée fédéral.

La disparition de ce Musée n’est pas due à des troubles de guerre,  des catastrophes  naturelles ou humaines. La cause n’en est ni Daesh, ni Fukushima: il s’agit  d’une décision managériale radicale et unilatérale du directeur: fermer (pour mieux déconstruire).

La Belgique et Bruxelles se propulsent ainsi au rang des premiers pays « civilisés » sans Musée d’Art Moderne/Contemporain  « National »

Deux fois en un siècle, le Musée d’art moderne disparaît ainsi longuement de la scène publique, dans une indifférence presque totale, que ce soit du monde politique ou des « élites » culturelles, en dehors de la résistance désespérée de « Musée sans Musée ».

Cette fermeture aurait pu engendrer des débats passionnés: il n’en fut rien. Chacun, Région, Ville, Fédération Wallonie Bruxelles, n’y voit qu’une occasion d’accaparer le butin au mépris de tout respect communautaire. Lamentable.

La Culture du chacun pour soi? Les artistes semblent les moins concernés, comme s’ils avaient fait leur deuil de cet outil.

Comment penser que les politiques puissent être motivés face à cette absence d’enthousiasme des acteurs même du milieu…

 

quelques liens et réflexions …

http://gerarddewallens.blogspot.be/2016/02/anniversaire-de-deces.html

https://museesansmusee.wordpress.com/2016/01/20/cinq-ans-sans-musee-dart-moderne-cest-assez/

https://delirurbain.org/2014/09/14/bouwmeester-la-question

 

 

 

 

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Classé dans Rappel

musée n’innover[a], de porte à porte…

L’année du bal des musées ne fait que débuter, la partition fera date, telle la parabole de la pêche miraculeuse…Les musées s’éclatent.

Soyons sérieux, revenons à l’actualité. XDGA,*  à l’initiative de la SLRB**  (suite à un concours? ) esquisse, porte de Ninove, dans un schéma d’ensemble plus vaste, un nouveau musée souterrain (d’art moderne et/ou contemporain?) avec vue sur le canal (voir les nombreux échos dans la presse, l’étude de l’ARAU***, etc…)

Je ne veux pas aborder ici le bien fondé de cette implantation, la question du contenu, du pouvoir de tutelle, du financement, du financement ultérieur du fonctionnement, du statut du personnel ou de toute autre question plus ésotérique, je veux signaler trois points qui sous certains angles me semblent particulièrement intéressants:

première surprise:  à Bruxelles, les Musées d’art moderne sont et restent underground: ce nouveau musée serait en grande partie souterrain,

deuxième point surprenant: la superficie

La superficie annoncée de ce nouveau musée serait de 5.000 m2: la surface d’exposition? avec ou sans les réserves? les services techniques? (op. cit.:  Le musée d’art moderne imaginé à la porte de Ninove – Vanessa Lhuillier – p 28 – Le Soir- 3 janvier 2014)

Ces 5.000 m2 sont à comparer avec la superficie du défunt musée d’art moderne de la place du Musée .

Celui-ci développait une superficie totale de 15.000m2 (réserves et locaux techniques compris) dont  approximativement 12.000m2 de surfaces d’exposition, sans compter les 2400 m2 de l’hôtel Altenloh dont 1320m2 dédiés aux seules expositions temporaires
(cf. brochure / p 54 :  » musée royaux des Beaux-Arts de Belgique –  Travaux d’aménagement et de construction: 1977-1984 – Éditeur : Ministère des Travaux Publics – régie des bâtiments – 9/1984 )

troisième point: ironie du sort, plaisanterie au goût douteux ou provocation inconsciente, ce nouveau musée jouxtant le canal, en sous sol, est aussi très proche de la dérivation de la Senne qui se déverse dans ce même canal, en cas de crue excessive. Le canal fait alors fonction de bassin d’orage (voir carte: op. cit. Le journal de la Senne – 4 mai 2004)

déversoir

porte de Ninove, le déversoir de crue de la Senne dans le canal

Le manque de  visibilité de l’eau à Bruxelles, est vécue comme un traumatisme par certains urbanistes. Il ne sera peut-être pas besoin de baguette magique pour la faire entrer au Musée. L’eau est décidément une amie de nos musées, plus assidue que la Régie des bâtiments.

Je ne peux que déplorer le détournement du bâtiment de Roger Bastin dont les qualités intrinsèques sont obstinément dénigrées par son directeur qui choisit de les occulter plutôt que de les mettre en exergue,  aux fins d’y installer un spécieux musée fin de siècle.

Comme pour la célèbre « bâche » de Michel Draguet, qui ne relève pas de l’urbanisme ou de l’architecture, le détournement de lieu ne tient pas du surréalisme mais de la pratique obsessionnelle.

La culture quelle qu’elle soit, mérite d’autres débats, les musées Royaux de Bruxelles en particulier.

*XDGA – architecte, Bruxelles – a  participé  à de nombreux concours dont celui de l’aménagement de la rue de la Loi/quartier européen
**SLRB – Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale
***ARAU – Atelier de Recherche et d’Action Urbaine

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Classé dans Musées, Urbanisme