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Musées à venir

©delirurbain 2013 - mise en place du chantier du futur musée de l'Europe au centre dentaire Eastman

©delirurbain 2013 – mise en place du chantier du futur musée de l’Europe au centre dentaire Eastman

Michel Draguet n’en démord pas, notre futur musée d’art contemporain devrait s’implanter dans le parc du Cinquantenaire, tant il est vrai que les passions humaines de Jef Lambeau se languissent dans le pavillon de Victor Horta, oublié, perdu entre la grande mosquée, le musée de la guerre et celui d’art et histoire. Il appelle, il exige une structure d’accueil grandiose.

Dans la même logique de recyclage de sites dits obsolètes, la délivrance (bien que controversée ) du permis d’urbanisme (voir article ) pour un futur musée de l’identité européenne au sein du parc Léopold est un grand pas vers la modernité chère au “chœur“ de nos responsables politiques et muséaux.

Il n’est plus question ici de « cheminement muséal » concept audacieux précisément défendu par notre visionnaire directeur des musées des Beaux-Arts, etc… cheminement qui doit amener les pas du touriste (é)perdu de la Grand Place  au « modernlab, rue d’Arenberg, de là, gravir le  Coudenberg, ou il aura encore la force de visiter la Bibliothèque Royale, le MIM, le musée des Beaux Arts, BOZAR, Belvue et les réseaux souterrains (eux aussi en voie de reconversion muséale? ) Peut-être, reprenant son souffle pour s’envoler vers le Cinquantenaire et découvrir Autoworld, la guerre et pourquoi pas un peu de précolombie dans notre futur musée des civilisations non européenne avant de rejoindre l’Afrique à Tervuren, le tout agrémenté de pauses dans les différents art-shop qui nourrissent nos musées, judicieusement implantés auprès d’autant de « museumfood »

Je reprends mon souffle et le fil de ma narration.

je ne peux m’empêcher de publier, quasi in extenso, cet article de Francesca Spinelli publié en octobre 2011 sur le blog ou site myeurop.info qui apporte de  précieuses informations:

« Un autre projet, encore plus ambitieux, a été lancé en 2007 par Hans-Gert Pöttering, à l’époque président du Parlement, dans son allocution inaugurale à Strasbourg:

Dans les musées nationaux, l’histoire européenne est presque toujours présentée sous le seul angle national. Je souhaite que l’on crée un lieu de mémoire et d’avenir où l’idée européenne puisse prospérer. Je propose la création d’une Maison de l’histoire européenne ».

Le futur musée devrait ouvrir en 2014 dans les locaux de l’ancien institut dentaire Georges Eastman, situé dans un parc aux abords du Parlement. Mais en temps de crise, les voix s’élevant contre ce projet se multiplient.

image volée – capture d’écran de l’élégant projet de surélévation (accordée ) de l’institut dentaire GEORGES EASTMAN ©telebruxelles

Musée de l'Europe 29 septembre 2014 © delirurbain

Musée de l’Europe – 29 septembre 2014 © delirurbain

Un projet casse-coût

Si, au début, certains contestaient le sens même d’un tel musée (où commence l’histoire de l’Europe? Et peut-on dire qu’il y a une seule histoire de l’Europe?), c’est maintenant surtout son poids sur le budget du Parlement qui dérange: 31 millions pour les travaux de rénovation et d’extension du bâtiment; 21,5 pour l’aménagement des espaces d’exposition et des bureaux ; 11,5 pour le fonctionnement annuel du musée (le chiffre initialement prévu était de 13,45 millions).

Les promoteurs du projet soulignent que la Maison de l’Histoire Européenne coûtera moins que d’autres musées, mais cela – rétorquent les critiques – ne la rend pas pour autant nécessaire. Certains pensent d’ailleurs que le coût final sera beaucoup plus élevé.

Tour d’ivoire

La commission des Budgets du Parlement vient d’approuver le budget 2012, qui prévoit notamment le financement du futur musée. Le vote sera très probablement confirmé à Strasbourg le 26 octobre, ce qui devrait permettre aux travaux d’avancer sans obstacles, d’autant que la Commission européenne a récemment réitéré son soutien au projet.

Mais le Parlement aura gâché une bonne occasion: au lieu de partager cette idée avec les citoyens, d’essayer de les impliquer dans la réalisation d’un musée qui devrait raconter leur histoire (ou plutôt leurs histoires), il a préféré agir seul.

C’est en fait le Bureau, formé par le président du Parlement, les 14 vice-présidents et cinq questeurs, qui a géré le dossier dès le début, ce qui n’a pas manqué de contrarier le reste de l’assemblée. Dans un document du 10 mai 2011, le Parlement « regrette que les décisions relatives à la Maison de l’histoire européenne aient été uniquement adoptées par le bureau du Parlement ».

Conflit d’intérêts

….

Un projet qui mobilise surtout les eurosceptiques

Que l’on partage ou pas cette opinion, il faut reconnaître que la communication autour de ce projet censé exalter l’importance de l’UE a été pour le moins maladroite. La discrétion des responsables a laissé le champ libre aux eurosceptiques. En ligne, le futur musée est souvent soit critiqué par des journalistes ou des blogueurs, soit mentionné dans des articles rapportant les polémiques qu’il a suscitées.

Isabelle Durant, eurodéputée Ecologiste et vice-présidente du Parlement, est consciente du problème. Bruxelloise et européenne convaincue, elle défend avec vigueur la nécessité d’un lieu qui, au cœur de l’Europe, retrace le parcours historique liant ses citoyens. Mais elle reconnaît que le projet a été très mal « vendu »:

Même les députés qui soutiennent l’idée du musée se montrent réticents quand on commence à parler de financements. Ce musée doit pourtant être une vitrine, on ne peut pas faire un truc rikiki! Je suis au Parlement seulement depuis 2009, mais j’ai remarqué que dès qu’on sort du travail législatif, on a du mal à obtenir du soutien, surtout sur des sujets immatériels comme la culture. Par contre on finance sans moufeter des projets comme [le réacteur nucléaire] ITER, parce qu’il y a l’industrie derrière… »

Le problème, ajoute-t-elle, c’est que ceux qui disent soutenir le projet ne le font pas ouvertement:

Et à force de ne pas en parler, le projet n’obtient pas le rayonnement qu’il mérite. Tout cela empêche une stratégie qui serait beaucoup plus porteuse: mettre les gens en appétit, montrer ce qui se fait déjà. Cela enclencherait un cercle vertueux de soutien ».

Est-il vraisemblable que le musée ouvre ses portes dans trois ans à peine? « Absolument pas », assure-t-elle. « A mon avis il sera terminé en 2018. D’ailleurs, le Parlamentarium aussi a été inauguré avec deux ans de retard ».

Il faudrait plus de transparence, donc. Sur les dates, et surtout sur les chiffres. Marta Andreasen n’a pas hésité à « animer » l’inauguration du Parlamentarium en rappelant qu’il a coûté plus que prévu. Il y aura toujours des gens – eurodéputés et citoyens – peu tendres à l’égard de l’Union européenne. Pourquoi prêter le flanc aux critiques?  »

fin de citation !

© délirurabin

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canal 007 et autres faits d’architecture

Orpéa

Entrée de ville – rue de la loi – 21 juin 2012
à gauche, ancienne bibliothèque du Parlement – ©delirurbain

Un mouvement d’humeur ne se substitue pas à la qualité de l’architecture
Ce blog n’est pas nostalgique, encore moins passéiste, mais il est difficile d’adhérer sans critique, à la ville que beaucoup nous proposent et, pour n’en citer que quelques uns, de nombreux projets remettent en question la ville et son/ses sens: ville pour habiter, ville business, ville musée, ville playstation. Bruxelles se veut sur les « starting block » Néo, Up-place, Godin, Rives, Atenor, Jaspers, Christophe Lambert, Orpea oscillent (? si peu) entre plaisir de vivre et fond de commerce. Le Soir de ce mercredi est très instructif et bien peu critique: Charles Picqué fixe « enfin » les règles au Midi (p 20): exit le projet pharaonique de Jean Nouvel?  « Il faudra faire des arbitrages, certains projets devront être revus ou abandonnés » dixit le ministre président Charles Picqué. – Le Soir – 20 juin 2012.
Enfin, pourrait-t-on dire.

Institut dentaire Georges Eastman 21 juin 2012 – © delirurbain

Dans la même parution, nous apprenons que l’autorisation a été délivrée pour transformer le bâtiment dit « clinique dentaire Georges Estman » en une somptueuse « Maison de l’histoire euopéenne » moyennant trois étages supplémentaires au sein d’un parc prometteur:

Institut dentaire Georges Eastman  – simulation grossière du gabarit – ©delirurbain
Samyn, Lhoas, Nouvel, Blondel…quel sera l’heureux élu pour cette délicate intervention?

lycée Jacqmotte, bibliothèque Solvay, musée des sciences naturelles, toutes cibles potentielles d’améliorations. Densifier est le leitmotif justifié par le fort taux de reproductibilité des architectes.

de la désinformation comme objectivité – extrait du journal LE SOIR du 20 juin 2012

Je ne résiste pas à citer cette dernière information, qui une fois encore, semble n’être documentée que par le principal acteur, les « Marian » propriétaires de la chaîne de maisons de repos « Orpéa »
op cit Wikipédia : « M. Marian est son président et possède 32 % de l’entité soit une fortune dépassant les 400 millions d’euros et fait partie des meilleurs progressions de fortunes du magazine « Challenges » chaque année. Orpea profite pleinement des subsides alloués en Belgique aux maisonx de repos et de soins .Ainsi Orpea peut maximiser ses profits. »
Titre glorieux: une nouvelle entrée de ville!
L’article ne parle pas d’architecture.
Le visuel du journal est partisan, cadré de façon à faire oublier la symétrie actuelle, même si les aménagements successifs ont partiellement altéré les qualités originelles.
Philippe Verdussen , architecte prometteur (derrière lui, il compte déjà une production de plus de 500 000 m² neufs ou rénovés, seul ou en association : l’Ambassade des Etats-Unis, le Lex 65, les sièges de Rossel et de RTL, le complexe du Casino, le Forum, le Platinum, le site de Tour & Taxis…cfr La Libre 15 05 2010) explique: le bâtiment date de 1843, il a été modifié à plusieurs reprises de manière maladroite, nous allons le détruire et le reconstruire de facture assez classique pour accentuer la symétrie avec l’immeuble voisin !!! »  Requiem in pace.

Vive l’audace, le pastiche a encore de beaux jours devant lui, chacun s’appuyant sur la copie de l’autre pour s’intégrer dans l’imaginaire de l’architecte

Porte de la Loi, ou l’impossible maison de repos d’Orpéa
une vision prophétique de l’architecture à Bruxelles ©delirurbain

Une fois de plus, il n’est nullement question de pleurer le passé. Par contre cette façon de pratiquer l’urbanisme, on ne peut  parler ici, d’architecture, semble d’une pauvreté intellectuelle sidérante proche de celle qui a prévalu dans les années cinquante, qui a permis aussi de démolir sans état d’âme la tour Rogier, la maison du peuple, les halles centrales: pour proposer  de nouveaux chefs d’œuvres? Doux rêveurs, Godron Bunschaft n’aurait plus sa place ( cit.: Le Baron Lambert déclara lors d’une interview au Times Magazine : «J’aime à penser, que si Laurent de Medici pouvait être présent et voyait le bâtiment il pourrait dire ceci : ‘C’est la manière dont je l’aurais conçu actuellement’».. )

Canal de Charleroi – Anderlecht – © delirurbain 2010
dans l’axe, le site du projet « Rives »

Leurr’op in Brussels

le renouveau de l’architecture, sera-t-il dû à Europe, l’architecte prometteur s’appellera-t-il Rhadamante ou Minos?
A Bruxelles, l’énigme reste entière.

Je vous livre quelques réflexions “brut de décoffrage“ aurait pu dire ce maçon maffieux de notre connaissance,
Nos architectes régionaux peinent à la tâche, Samyns par total complaisance, Jaspers par krediet banking courroucé, Arno Quinze d’Espagne casse la croûte place du Congrès alors que nos industrieux constructeurs s’éclatent en Azerbaïdjan, Abu Dhabi ou Dubaï, pays de la main d’œuvre reine et de la libre expression.

Arne Quinze Jaspers-Eyers et Archi 2000 – projet appelé à prendre place/place du Congrès sur l’ancienne cité administrative ©DR

Pol Pot Zamparc prend la main et son pied dans le tapis rouge de rue de la loi.
La rédemption viendra peut-être d’audacieux visionnaires. Au dix-neuvième siècle, déjà les promoteurs ont dessiné Bruxelles mais sous la houlette de LÉOPOLD II, JULES Besme et autres. Les promoteurs sont toujours là, mais qui aujourd’hui met les jalons? Evelyne, Charles, Philippe, Christian, Emir, quelle est la vision défendue?

ATLAS, terrassé par Christophe Lambert, en terrasses de luxe ( à l’arrière)
à l’avant, projet tout aussi exclusif quai Demets

Dans Archi Urbain du 27 mais 2012, Philippe de Bloos et Christophe Lambert (L’acteur Christophe Lambert habitera-t-il bientôt un loft sur les bords du canal à Anderlecht ? En tout cas, il est associé à un projet immobilier qui devrait bientôt voir le jour. Il s’agit de reconvertir le site de l’ancienne brasserie ATLAS. Ce projet fait partie d’un ensemble beaucoup plus ambitieux – RTBF.be info – 7 mai 2012) .nous présentent leur ambitieuse vision de la rénovation des quartiers “populaires“ partis à vau l’eau faute d’entreprises : virer le peuple déjà bien absent pour repeupler le monde correctement. L’eau à tout va, mais pas à n’importe quel prix.
« Le concept que nous souhaitons développer, c’est profiter de la présence du canal, juste là, de faire une brèche dans le mur du canal et de faire ici un vrai b[r]assin à l’image d’autres opérations architecturalement réussies à Londres ou ailleurs… ça permettrait d’avoir une activité…un charme intéressant » et même “une intéraction générationnelle telle une maison de repos » ( et pourquoi pas un crématorium pour fournir l’énergie renouvelable au quartier)
L’ambition de ces projets est stupéfiante: Atenor au Nord, je cite: “ATENOR GROUP est une société de promotion immobilière cotée sur NYSE Euronext Brussels.Sa mission vise à apporter, par son approche urbanistique et architecturale, des réponses adéquates aux nouvelles exigences qu’impose l’évolution de la vie urbaine et professionnelle : mobilité, respect de l’environnement, densification urbaine, insécurité…Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, ATENOR GROUP poursuit une politique de dialogue constructif avec les autorités et les administrations locales. Dans cet esprit, ATENOR GROUP investit dans des projets immobiliers d’envergure répondant à des critères très stricts en terme de localisation, de mixité, de diversification, de qualité technique, d’efficience économique et de développement durableet l’on pourrait ajouter de repli sur soi-même tant il est proposé de pratiquer l’autarcie sociale.

Pas un mot sur le tissus social existant ou non, pas un mot sur la qualité architecturale de leurs projets: usurper le territoire , usurper la voie d’eau au profit des seuls nantis, seuls capables d’acquérir ces biens dont les marinas seront probablement financées par l’argent public en tant qu’aide à la « revalorisation des anciennes friches industrielles »

notes:
voir page wikipédia: Christophe Lambert est cofondateur du site Internet d’échange et de dons en ligne surlecoup (objets, services, rencontres -nde: pas les organes).
Christophe Lambert est également un acteur enragé pour la protection de la nature et des animaux. Il est un ami fidèle du Dr Jane Goodall et membre de son Institut.

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