Archives mensuelles : novembre 2018

villa Hermosa, nouveau chat-pitre

Le chat (Musée du) frémit, bien résolu à s’insinuer dans le tissus urbain très fermé et prisé de la place Royale. Le projet est entre les mains de Pierre Hebbelinck, architecte liégeois bien connu des amateurs d’arts pour être déjà l’auteur du Mac’s au Grand Hornu, et de bien d’autres projets.

Doit-on se réjouir de la nouvelle densification muséale du quartier, qui avait vu se fermer le musée “moderniste“ d’art moderne de Roger Bastin au profit d’un muséefin-de-sièclemuseum controversé ?

Le sujet ici n’est pas l’opportunité de consacrer un Musée à un auteur vivant (Antoine Wiertz n’avait-il pas obtenu de l’Etat la même faveur, contrairement à Camille Lemonnier ou Constantin Meunier, dont le bien fut transformé en musée à la mort) mais la façon d’esquiver toute réflexion publique sur les qualités ou non d’un immeuble 1930, plus encore d’un site, inscrit dans le paysage classé de la place des Palais, pour le remplacer par un nouvel objet, certes de verre vêtu, mais avide de visibilité… Bâtiment 1930 dont personne ne cite  le nom de l’architecte témoignant par là du refus de lui attribuer, même un instant, de possibles qualités.

Quelques liens qui permettent de mieux appréhender le passé et le projet qui semble unanimement attendu par les responsables bruxellois du tourisme et de la culture.

Bonne lecture

PS: dégustée par hasard ce dimanche 25 novembre, la cerise sur le gâteau…
et comme Jean-Luc Mélenchon, un moment unique d’ubiquité

 

https://arau.org/au/05-12-21.pdf

https://arau.org/au/06-10-30.pdf

http://www.pierrehebbelinck.net/fr/projets/386

op. cit.  Le Soir du 14/12/2005:
Les problèmes que les riverains appréhendent
La Région de Bruxelles-Capitale procède actuellement à d’importants travaux
de rénovation du complexe de l’ancien hôtel d’Hoogstraeten, situé entre la place
Royale et la rue Villa Hermosa. Ces travaux avaient été entamés sous l’ancienne
législature pour installer des cabinets ministériels et la chancellerie du Ministre
Président. Il avait été prévu de démolir l’immeuble dit « 1930 » pour faire place à un
jardin médiéval.
Après plusieurs atermoiements, la nouvelle majorité a décidé de renoncer à y
installer des cabinets et de maintenir l’immeuble « 1930 », ce qui est une bonne idée.
Il est prévu de rassembler dans le complexe les institutions actives dans la promotion
de l’image de Bruxelles et de conserver des salles de réception de prestige, ce qui est
aussi une bonne idée
3. Un horeca devrait prendre place au dernier niveau du
« 1930 », ce qui suppose un nouveau permis…qui n’a pas fait l’objet d’une
procédure, ce qui est une mauvaise idée. Le cabinet du Ministre Président a admis en
novembre 2004 «qu’il faudra un nouveau permis pour une nouvelle affectation» (Le Soir du 14/12/2005)
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Classé dans Musées, Urbanisme

un îlot si sacré primé, le chancre promu cancre

Rue Marché aux Peaux – Au bout de la rue, ineptie architecturale ©delirurbain

 

MIPIM Awards    Le projet Îlot Sacré, porté par Galika Human Estate et développé par le bureau DDS+ primé à Cannes!!!

La bonne nouvelle date du début 2018 mais est d’importance: la revitalisation du centre ville suit un processus inexorable. L’architecture universelle conquiert les parcelles les plus confidentielles. Ce projet apparemment apprécié des promoteurs qui s’auto-priment réunit probablement un nombre étonnant de qualités architecturales. Il est permis de pasticher Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir. Ici le pastiche s’érige en savoir faire. Tout est propre et beau, délicatement intégré dans un quartier historique: respect des matériaux, du contexte, implantation d’une mini tour en intérieur d’ïlot: un véritable tour de force. La rénovation de ces ruelles crée un magnifique entrelacs dont l’Unesco doit se réjouir.

Mais à y regarder de près plusieurs projets sont en passe de modifier définitivement les impasses et intérieurs d’îlot. Rue de la Fourche, rue des Bouchers, rue des Dominicains de nombreux chantiers s’annoncent…Cela  mérite une mise en lumière, mais aussi votre curiosité, amoureux passionnés de la ville, nous ne pouvons que vous conseiller de vous promener dans ce quartier tant décrié (pour ses restaurants pièges à touristes, par ailleurs en voie d’éradication pour raison immobilière) La promotion porte son fer au cœur du quartier, sans beaucoup de nuance, et pratique volontiers un façadisme radical.

L’ïlot sacré ne l’est pas pour tous et le risque  est grand d’un estompement irréversible de l’authenticité architecturale. Les rues défoncées, les commerces vides semblent promettre un changement d’affectation prochain. Quel avenir pour ce centre historique déjà lourdement hypothéqué ?

L’antienne est connue: boucher les dents creuses, densifier la ville, éliminer les chancres mais avec quelle vision, quelle réflexion sur le tissus urbain et l’architecture contemporaine?

Nous vous proposons de découvrir ce projet au cœur d’un quartier historique bien mal en point…

De nombreuses impasses: du Chapelet, de la Tête de Bœuf et d’autres sont menacées, sinon de disparition, de privatisation mais surtout d’un appauvrissement historique et architectural irréversible. Si au détour d’une ruelle vous tombiez sur le campanile des architectes DDS+ à Venise ou à Bruges, quelle serait votre réaction? Que d’errements urbanistique dans cette ville. Il ne peut être question de nostalgie, mais plutôt de vision d’un capital historique en peine déliquescence.

coursives, balcons, bac à verdure, toit pointu turlututu – vue idyllique du projet lauréat tel que vendu par lui-même – capture d’écran http://www.archiurbain.be/?p=6423

 

vue de l’implantation (cfr ARAU) capture d’écran

 

En attendant la nuit et ses lumières multicolores , la rue des Dominicains a mauvaise mine, rue défoncée, nombreuses enseignes fermées… ©delirurbain 9/2018

 

Rue des Bouchers – pavés déchaussés, emplâtre de bitume; les terrasses illégales disparues il ne reste rien de très accueillant dans cette artère: bâti mal entretenu, vitrines de commerces percées sans aucune réflexion sur l’historicité du quartier…interventions de « façadisme“… ©delirurbain 9/2018

 

le chancre de la rue Marché aux herbes, il y a seulement quatre ou cinq ans… ©capture d’écran du site irisnet à consulter de toute urgence pour l’objectivité et l’étendue de son répertoire architectural…

 

Aujourd’hui la dent creuse, objet de tant de polémiques, est enfin comblée, pour le meilleurs ou le pire? audace gratuite, caricature ou geste contemporain assumé?  A remarquer la banalité des baies, fenêtres et rez hors contexte… ©delirurbain

 

et le rez de chaussée du 66 semble un oiseau pour le chat…©delirurbain

 

Rue Marché aux herbes commence la rue Marché aux Peaux. Au n° 4 se tenait le mythique “Grenier aux chansons“ de Jane Tony ©delirurbain

 

Au bout de la rue, l’impasse de la Tête de bœuf: un face à face violent : les balcons du nouveau projet embrassent l’arrière du bâtiment du cinéma de l’Arenberg Galeries © delirurbain

 

quelques pas plus loin, un regard en arrière sur la rue Marché aux peaux…©delirurbain

en levant les lieux, le clou du projet, un “campanile“  ou tour de 7 ou 8 niveaux) s’est discrètement glissé en intérieur d’îlot avec terrasse vers l’hôtel de ville ©delirurbain 9/2018

 

 

L’impasse de la tête de bœuf se bat pour sa survie ©delirurbain 9/2018

 

la rue d’une personne vers la rue des Bouchers, les fenêtres obstruées laissent peu d’espoir sur le futur de ce lieu longtemps inaccessible , transformé en débarras pour les restaurants de la rue des bouchers .©delirurbain 9/2018

 

 

contrechamp: la métamorphose de la rue d’une Personne. Quelle perspective? Aseptisée la ville oublie vite son passé populaire. © delirurbain

 

le début de la rue d’une Personne ou l’on voit encore les stygmates de l’emballement macro économique avec main mise des nombreux restaurants sur l’intérieur d’ilot © delirurbain

 

impasse ©delirurbain 9/2018

 

Impasse Sainte Pétronille: à partir du Théâtre de Toone, vue vers la rue Marché aux herbes à gauche, le projet “îlot sacré“ ©delirurbain 9/2018

 

Impasse Sainte Pétronille: même point de vue, il y a peu, ce qu’il aurait été possible de conserver et d’améliorer. Les chancres sont parfois des morceaux de villes et de nature riches en promesses © capture d’écran irisnet

 

Impasse Sainte Pétronille: contrechamp: chancre verdoyant à gauche, perspective vers Toone, ©delirurbain

 

Impasse Sainte Pétronille : Porte arrière d’un magasin de la rue Marché aux herbes ©delirurbain

 

Impasse Sainte Pétronille: à gauche le projet “Ilot sacré“, à droite immeuble ancien ©delirurbain

et voici quelques liens

https://arau.org/au/9a3248c9cc101b66962efc0d1ea011a80e74e64c.pdf

http://www.archiurbain.be/?p=6423

http://www.grenierjanetony.be/

http://www.irismonument.be/index.php?lg=fr

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