Archives de Catégorie: Musées

itinéraires obscurs

2012 sera un grand cru de l’Art

De nombreux lieux privés d’Art ou lieux d’art privé  se sont ouverts ou fermés  à Bruxelles ces derniers mois, accessibles par hasard, par paiement ou peut-être à la tête du client. Il est évident que ces initiatives privées pérennes ou épisodiques ne sont pas destinées à suppléer un véritable “Musée“, pas plus que les foires telles ARTBRUSSELS au Heysel, SLICKS BRUSSELS à la Wild Gallery (anciennement Diamant Boart) , OFF ART FAIR BRUSSELS 2012 à l’ancienne Bourse de Bruxelles.
Paul Magnette, ministre et explorateur téméraire, annonce par ailleurs (La Libre du 10/02/2012) sa décision d’affecter une surface de 3.000 à 5.000 m² détectée récemment au sein du Mammouth (KMSKB-MRBAB) en pleine hibernation,  au redéploiement des collections d’art moderne, la durée exacte du réveil restant  à déterminer.
Et surprise du chef, le Musée d’Art Moderne, jamais en reste, [r]ouvre ses portes avec une exposition “prestigieuse“ de tirages récents de photos anciennes de Stanley Kubrick.
Arguant d’affirmations de MD a.i., Paul Magnette, je cite:

“Le directeur général des MRBAB a jugé préférable de concentrer les moyens de mécénat et de sponsoring sur l’exposition « Jordaens et l’Antiquité » (12.10.12-27.01.13) et de présenter ce printemps (21.03.2011-01.07.2012) une exposition de photos du réalisateur Stanley Kubrick. Il s’agit de photos qui précèdent la carrière au cinéma du réalisateur dans une scénographie mettant aussi en valeur des pièces issues des collections des MRBAB.“ cherchez bien, je n’ai rien trouvé de semblable.

L’intérêt essentiel de cette exposition, n’est nullement l’œuvre présentée, déjà vue à Paris et promise à d’autres lieux, d’autres capitales, comme tant d’autres machines, quel qu’en soit son véritable intérêt, mais la visite souterraine de ce qui fut le Musée d’Art moderne de Bruxelles.

Parcourant le dédale souterrain qui relie cette noble et défunte institution aux Musées Royaux d’Art (Ancien ), au soi-disant département d’art moderne appelé Magritte Museum, dédale que Le Directeur Actuel (M.D.) dans un moment de confidence spontanée, avouait vouloir étendre à tout le réseau underground du mont des Arts, mon cœur se serre: que reste-t-il de ce bâtiment sinistré, tant décrié par son directeur, que reste-t-il de ce musée “Titanic“ pour employer un terme anniversaire. Vais-je trouver ce bâtiment scindé en deux, envahi par les flots, ou des hordes [sauvages] d’anguilles? Une scénographie novatrice à la Schuiten, va-t-elle me projeter au milieu d’un Nautilus de carton pâte pour prémétro, dans une glauque lumière sous-marine?

tel un parcours initiatique… ©delirurbain 2012

…un long dédale obscur débouche…au niveau -3 ©delirurbain 2012

…sur un éblouissement spatial intemporel!!! ©delirurbain 2012

Je tâte les murs, non, il ne s’agit pas d’une visite virtuelle! Sur ma droite, je retrouve les diverses alcôves ou trônaient quelques pièces de la collection évacuée, niches servant aujourd’hui de dépôt rudimentaire, agréablement plongées dans l’ombre, par respect pour Stanley, la mascotte bouche trou  actuelle de “l’art  photographique moderne“, intégration que le directeur des lieux réclamait à corps et cri, projet abouti donc.

Ce qui frappe dès l’abord, est cette scénographie, certes sommaire, mais surtout obscure, qui consiste à plonger les lieux dans une délicate pénombre,  telle que je l’avais traversée au sein du Magrittemuseum et du MAS à Anvers. Une obscurité au sein de laquelle  seule votre ombre vient vous tenir compagnie, s’interposant même parfois entre vous et l’objet de votre curiosité…quel délicat suspens. La première surprise passée, je cherche des yeux la trace des  travaux herculéens qui ont provoqué la fermeture du lieu, inadapté, cela saute aux yeux, à toute tentative de réhabilitation. Le sol est d’époque, certains détails d’usure ne trompent pas, l’orientation des cloisons est toujours la même. Ce qui surprend vraiment est la pénombre.

Roger Bastin a construit son bâtiment autour d’un puit de lumière, induisant une lumière indirecte, modulable: Il n’en reste rien. C’était donc cela le grand challenge: occulter durablement le naufrage du lieu voulu par son directeur. Quelques marches plus bas, je suis au cœur de l’exposition et de la confirmation de la supercherie médiatique: rien n’a changé, le musée moderne est toujours bien là, les cloisons ont la même orientation, le plafond paraît d’origine, les prises électriques, les prises d’air ont peut-être subit une cure de jouvence mais si discrète…

L’intervention magistrale de notre grandiose scénographe consiste en l’occultation totale du lieu.

et… l’arrivée au niveau -4, vu de l’extrémité sud ©delirurbain 2012

Je cherche des traces d’inadéquation, de faiblesse des structures, des infiltrations majeures: rien ne se manifeste. L’immersion est étonnante: de nombreux  visiteurs se promènent dans cet antre tant décrié: il a suffit de quelques affiches et d’un peu de battage médiatique pour [re]donner vie à cette épave bien cachée : sous les pavés, la plage:  pourquoi pas le musée?

Ce vendredi 13 avril, contrairement au présupposé des superstitions, je suis ressorti indemne de cette visite, et pour le prouver, je vous livre volontiers quelques vues du chantier des niveaux -5 et – 6, qui témoignent de la fébrilité des acteurs de terrain

échelle et brouette au niveau -5 ©delirurbain 2012.

activité fébrile au niveau -6 ©delirurbain 2012
les stores blancs correspondent au niveau -4 déjà occulté
le niveau -6 présentant les stigmates du maçon:
échafaudages, échelles, blocs de béton cellulaire, etc…

Et pour clore la journée une vue de ces pavés tant décriés en 1968, à la fois arme menaçante et cachette surprise du musée à la plage

sous les pavés, le Musée
un splendide espace
dédié au collectionneur vorace
©delirurbain-2012

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Classé dans Musées, Urbanisme

Golgotha ou mont des arts

les jeux de mots fatiguent

petits plaisirs, grandes fautes

Paul Magnett colle au frigo, rigide comme un syndicaliste carolo, c’est son charme.

Il tient de la séduction et du frigo: bon conservateur éclairé si la porte s’ouvre.

Pieux, il écoute ses ouailles sans s’offusquer, mais se raidit à la première contradiction. Jouissance à bas prix.

musée sans musée – museum zonder museum©delirurbain

Un musée d’art moderne, dire: contemporain serait plus séduisant,

Urbanisme, humanisme? twitter est plus subtil…

Il ouvre des portes, crée des courants d’air, des appels….d’air, peut-être.

La Traviata, Séguéla ou comme Le Soir, fossoyeur éclairé,  vient de les découvrir, J. F. Khan , F O Giesbert et Laurent Joffrin? Pourquoi bas BHL et DSK…

L’élite se délite, la faute au peuple!

Il n’y a plus de lanternes, il n’y a plus d’aristocrates, restent les vessies.

les Gillion-Crowet,  messies de l’art nouveau, manient la pipe et le fourneau, écolos sans le savoir, ils menacent nos musées du martinet, mais celui-ci est interdit de nichoir au mont des arts. Comme ils le laissent entendre, il y a plus  d’avenir dans la moutarde chinoise.

Draguet s’y croix, Delacroix, David, Bastin,  en sont les premières victimes, mais le chemin est long qui, jusqu’au cinquantenaire, sinon au centenaire, mène à l’art moderne, aussi dit contemporain.

L’art moderne n’a pas vraiment la côte: l’ARAU aura-t-il le dernier mot?

Coudenberg, Ravenstein, Villa Hermosa: des impasses?

On nous a promis la vérité.

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Classé dans Humeur, Musées

prospective muséale bruxelloise an 1

Un vent favorable nous a permis de prendre connaissance un peu plus précisément de l’impact visuel du futur musée d’art moderne et/ou contemporain, façon Getty, dans l’enceinte classée du parc du Cinquantenaire. Ceci n’est encore qu’une première ébauche et pour répondre au cahier des charges sécuritaires, le bâtiment devrait encore gonfler, s’étendre probablement sur une longueur double, remplaçant avantageusement quelques marronniers au bord de l’asphyxie autoroutière, autoroute que le musée est destiné à remplacer

Un véritable poumon au cœur du parc. Ne manque que la bougie pour célébrer le premier anniversaire de ce projet audacieux

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Classé dans Musées, Urbanisme

KMSKB, DSK, MRBAB, DHL, BHV,BHL,…

Bonnes Nouvelles

Ministre n’est pas Sinistre

BB ou BBB

Responsable des Musées

ou Prophète ?

et pour un semblant d’objectivité, les stands de la nuit des chercheurs au sein du Forum des Musées, ce 23 septembre…

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Classé dans Humeur, Musées

1900 Phare Museum

Charles Picqué, comme Charles Bulls en son temps, est un  féroce défenseur du patrimoine architectural Bruxellois.

Nous lui devons quelques belles réalisations contemporaines à Saint-Gilles, inspirées probablement par les anciennes fortifications, tours carrées, cours intérieures inaccessibles, écuries contemporaines et palefreniers sécurisés..

Patrimoine vaincu, triompher d’un homme par terre, n’est pas glorieux: plus de quarante ans d’absence et ressurgissent, tels les restes de quelque villa romaine extirpés des terres  fertiles de Wallonie, les pierres de l’hôtel Aubecq. On nous promet même une réintégration dans un construit proche …ou lointain, pourquoi pas une façade du futur musée d’art contemporain au Cinquantenaire vision futuriste citée par Monsieur Draguet, la façade d’un architecte visionnaire pourrait servir d’entrée prestigieuse vers un éblouissant cube d’aluminium œuvre d’un autre architecte visionnaire peut-être encore vivant et subsidié par Altran, cube ou boule d’aluminium froissé reflétant par dessus ces vieilles pierres  le quadrige fougueux érigé par notre roi soleil à son apogée, Léopold II, par ailleurs également fougueux amant dans le privé.

Le musée d’art moderne de Bruxelles accueille en ce moment, non seulement les prémisses de la collection Gillion Crowet encore ensevelie au parking -8 et peu visible, mais aussi avec l’aval de notre ministre président Charles Bulls, les décombres de l’hôtel Aubecq, circuit conjoint vers Pompei à Schaerbeek (sur rendez-vous et en groupe pour un meilleur contrôle) et avec accès gratuit,  les dépouilles,  objets rituels et autres lave mains!!!dans quelque salle peut-être nouvellement rénovée, à moins qu’il ne s’agisse de l’enceinte du défunt Musée d’Art Moderne, très actif pour un mort.

Le Cinquantenaire  (MRAH) s’en mord les doigts, la poignée de main n’a pas dû être assez ferme, laissant le projet s’évader place Royale.

Vivre du tourisme n’est pas donné

Mais la nuit le prix en vaut la chandelle disait Rachida

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